Thomas Beddoes to Davies Giddy, 2 November 1791
Il faut, mon ami, que je tâche a vous donner une idee un peu plus nette de l’affaire dont je ne vous ai parlé qu’à, l’instant ou nous nous sommes separés. En verité, je suis entré dans votre apartement le matin du 30me avec l’intention de vous en parler, mais je n’ai pas pu commencer. Et je crois que sur un tel sujet je pourrai m’exprimes beaucoup plus clairement sur du papier que bouche à bouche. – Non, avec de si frequentes occasions de m’entretenir avec elle, il n’est gueres possible que je me suis trompé. Et dans ce cas, le tout se reduit à ceci: sans l’evenement, qui a pris un tour si infortuné elle ne dedaingeroit pas à m’ecouter. Peut être si sa proprieté scrupuleuse de sa conduite & sa delicatesse ne l’empêcherent pas, elle ne <le>dedaingeroit pas à present. Mais voici ce dont je me crois très su: si elle etoit persuadée que la volonté de sa mere ne se changeroit pas, elle me seroit pas inexorable. Je ne puis pas vous faire part des toutes les circonstances sur laquelles je me fonde. Quelques unes sont tells que de ne pouvois les decrire, si je voudrois. Mais voici quelques autres. Lundi dernier quand nous avons eté sur le point de partir, elle m’a dit; ‘Vous seriez fort trompé, si vous croyez que je n’aurai pas une très grande anxieté a savoir comment vous vous parlez’. Dans cet instant elle est sortie du parloir avec quelque emotion. Le matin meme que nous sommes partis elle m’a dit: ‘nous nous reverrons dans 6 mois a l’Oxford: dans cet interval mes affairs aviont priser quelques tournaire decidée’. Depuis je l’ai pressé pour une repouse plus satisfaisante: elle a demandée: ‘qu’est ce que vous voulez: qu’est ce que je puis dire davantage? ‘Rien, ai je repondu, je dois être content; je ne sais trop ce que je voudrois davantage à present’. Depuis elle a demandé en souriante: ‘alors si je serois sur le point de me marier, que feriez vous?’
Je crois très fermement que si par quelque accident les obstacles à son union avec la personne (dont je n’ai demandé le nom, ni personne ne me l’a dit, mais qu’il n’est pas difficile a devener, puisque vous m’avez enjoint à le taire) seroient vainnes, elle se tiendroit engager par l’honneur & par des autres considerations à lui donner la main: Et voila ce que je crains beaucoup plus qu’aucune autre chose du monde.
Cependant il me console que je l’ai laissé un peu plus satisfaite d’elle-même & plus tranquille que je ne l’ai trouvée. Et dans tout evenement rien ne me l’ôtera, cette consolation, à moins que vous la jugerez moins digne de votre estime qu’auparavant – ce que vous ne ferez pas assurement parce que il seroit dur & injuste. Et a coup sur il m’importe, à moi, que sa belle ame ne seroit point souillée d’aucune tache. Je crois que nous pouvons, tous les deux, nous fier à la justesse de son espirit & à la droiture de sa coeur.
A Dieu ne plaise que dans ce que j’ai dit ou ecrit a son meilleur ami j’autois abusé de sa confiance. Si elle s’en seauroit mauvais gré, si par une de me sottises, je la perdrois, quelle resource y-auroit-il pour moi que celle que vous avez designé pour lui?
Il faudroit ajouter encore beaucoup des choses très legeres en apparence pour vous mettre a même a juger si je me suis fondé sur des indications trompeuses. Mais j’espere que les faits que j’ai rapporté n’admettant qu’une seule interpreation. Cependant je serai fort impatient à entendre vos reflections. M’ecrivez les au plutôt, je vous prie – Adieu –
Je pars demain pour Bath
Address: Davies Giddy
Endorsement: Doctor Beddoes / 1791 / about Novr the 1st / I apprehend from Exeter
MS: Cornish Archives MS DG 41/29